L’épreuve du temps et l’immortalité – Patrick BURENSTEINAS
« Parce que nous sommes des hommes pris dans le cours du temps, la première épreuve de cet être de matière épris de lumière que nous sommes, c’est l’épreuve du temps. Prendre son temps, c’est-à-dire s’accorder des pauses, revient à mettre le temps sur pause, et à s’accorder au rythme du monde. Nous vivons dans une véritable addiction au temps…
Je l’ai vu quand nous avons séjourné sur l’île de Pâques. Là-bas, ni le téléphone ni Internet ne fonctionnaient, et les habitants semblaient vivre sans mesurer le temps. Certains membres du groupe ont cru devenir fous, les premiers jours, tant l’accoutumance est puissante. Et puis le monde s’y est fait, je dirais même que nous en avons éprouvé comme une libération. Au point que certains ont eu beaucoup de mal à s’en remettre quand ils ont retrouvé leur rythme une fois retournés chez eux. Il y en a même qui me témoignent qu’ils ne s’en sont pas remis. Ils conservent l’inconsolable nostalgie de ce non-temps éphémère.
Je crois que plus un pays est industrialisé, plus on y est esclave du temps. Un temps qui morcelle, condamne, contraint, pressurise et juge. S’il est vrai que le temps, c’est de l’argent, comme on dit, alors l’éternité, c’est de l’or! La langue des oiseaux se régale : être tenté (dans ce monde de tentations), c’est être temps T. Mais l’éternité, c’est l’éther nie T, c’est l’éther sans la Terre, c’est le corps éthéré du neuvième monde qui nie les contraintes et s’affranchit du temps humain. Le sage médite sans compter son temps, sans que le temps qui passe ne l’affecte. À mon échelle, il m’est arrivé de passer huit jours enfermé dans mon laboratoire, parfaitement absorbé dans mes recherches, sans plus aucune mesure du temps, libéré des contraintes du manger et du dormir, content d’une autre nourriture et tendu vers la quête de ce point de stase. Qu’importe le rythme régulier du tic-tac si mon temps à moi n’est pas mesurable.

On me pose souvent la question de la fameuse immortalité des alchimistes. On peut y répondre de plusieurs façons.
Bien sûr, l’alchimiste réalisé (« adepte », ndlr) est capable de concocter des remèdes qui l’aideront à vivre plus vieux et en meilleure santé, d’une part, ce qui ne signifie pas l’immortalité, mais un allongement de la vie.
D’autre part, l’adepte, par l’ingestion de la pierre (philosophale, ndlr), a senti son corps accroître ses différentes facultés (sensorielles, métaboliques, musculaires…). On peut supposer que celles-ci freinent le processus de dégénérescence, ce qui ne signifie toujours pas l’immortalité, mais la vieillesse repoussée.
Du fait qu’il affine tous les niveaux de sa perception, l’adepte gagne également en information sur les dangers qui pourraient menacer sa vie, comme les pressentiments funestes dont je vous ai parlé : encore une façon de prolonger la vie, si on réduit les risques d’accidents.
On peut dire également que l’ingestion de la pierre, par la rectification qu’opère la lumière, rend plus uniforme le message délivré aux cellules du corps : l’information de cohérence du corps est renforcée, ce qui va à l’encontre, également, de cette dégénérescence naturelle.
Plein de bonnes raisons d’étirer la durée. On en reparle dans une centaine d’années, d’accord?
Jusque là, nous n’en sommes qu’à évoquer des moyens de lutter contre la course du temps, mais sans s’affranchir de son cours. Pour continuer cette énumération, qui va du plus rationnel au plus mystique, vous l’aurez remarqué, je pourrai vous rappeler ce qu’il est dit de l’adepte qui avale la pierre :
– à la première ingestion il est ici mais a accès au dehors. C’est comme être dans une maison, ouvrir la fenêtre et regarder dehors.
– à la deuxième ingestion, il est ailleurs : dans le jardin de la maison où il se promène, et de temps en temps il regarde dans la maison.
– la troisième fois, il sort du jardin et perd la maison de vue. On peut imaginer que l’alchimiste qui prend la pierre une deuxième fois va voyager en-dehors du temps humain. Un jour qu’il aura passé dans le jardin est peut-être cinquante ans dans la maison. Imaginez la tête des gens de la maison voyant revenir le voyageur qui n’aura vieilli que d’un jour. À leurs yeux, il est forcément immortel. C’est une hypothèse qui pourrait expliquer quelques étrangetés liées à des alchimistes par le passé, je pense au comte de Saint-Germain, au 18ème siècle.
En matière de longévité, vous remarquerez au passage que les grands champions restent les patriarches de la Bible : Mathusalem (969 ans), Noé (950 ans), Abraham (175 ans), Jacob (147 ans). Leur longévité décroît en fonction de leur éloignement des origines ; ils figurent une sorte de dé-divination. Plus je m’éloigne de la lumière, plus je m’éloigne de l’éternité et de la sagesse.
Être immortel dans ce monde, aucun alchimiste ne le voudrait : ce serait être piégé dans le temps, voir ses proches vieillir et mourir. Et comment entamer le voyage suivant pour vider son âme de tout le soufre qu’elle contient encore? Il peut toutefois être tenté de rester plus longtemps pour finir ce qu’il avait commencé. À l’alchimiste l’immortalité est offerte, il a le choix de l’accepter ou de la refuser. Il est comme un homme sortant des décombres après un tremblement de terre. Il a le choix de rester à l’extérieur pour aider les sauveteurs ou bien de retourner dans le chaos pour dire à ceux qui sont enterrés qu’il y a une sortie et des sauveteurs. Mais sera-t-il entendu? »
Patrick BURENSTEINAS
Extrait de son livre Un alchimiste raconte (Éd. Massot / J’ai lu)
Voir nos programmes VOD avec Patrick BURENSTEINAS sur SUNEVA TV
Bonjour Patrick,
merci pour ce que vous nous donnez ainsi qu’à ceux, celles qui vous y aident. Je vous suis, car cela m’aide à être, depuis quelque temps via vidéos et livres. J’expérimente la Trame qui me libère petit à petit et intègre les clés de libération à ma voie tibétaine.
Je cherche des moyens de soigner, voire guérir ceux qui ont été exposés aux gaz lacrymogènes, quelqu’en soit la raison, alors qu’il est probable qu’ils contiennent des substances pire encore puisque certaines personnes rejettent du sang, d’autres sont paralysés. Il est parfois fait mention de zychlon B. Pour l’instant, je n’ai d’autre idée que du mercure cyan en homéopathie. Seriez vous inspiré ?
Merci, bien à vous : Ora.
J’aimeJ’aime