La maladie comme signal d’alarme – Kiran VYAS
La maladie n’est rien d’autre que le travail du corps et de l’esprit pour rechercher un meilleur équilibre. Les causes du déséquilibre sont multiples : pollution de la terre, de l’air, de l’eau, mauvaise hygiène de vie, nourriture pauvre en nutriments essentiels, mode de vie en dysharmonie avec soi-même, changements de saison, excès de stress et de fatigue, émotions perturbées, chocs affectifs ou psychologiques, contrariétés et déceptions résultant d’échecs ou d’insatisfaction. Le déséquilibre agit sur les plans physique et psychologique, sur les plans visible et invisible. Lorsqu’il est perturbé dans les plans subtils, ce dysfonctionnement envoie des signaux au corps et à l’esprit…
Si malgré ces avertissements, rien n’est entrepris pour tenter de corriger ce déséquilibre, la maladie commence à se manifester par des symptômes primaires :
Manque d’enthousiasme, manque d’envie, tristesse, irritabilité ou colère, etc. Puis, apparaissent les symptômes physiques tels que la fièvre, maux de tête, de gorge ou de ventre, etc. Ainsi, selon l’Ayurveda, la douleur et la fièvre sont des manifestations du système d’alarme du corps indiquant qu’une maladie va se déclarer et que, si rien n’est fait, ce corps se « mettra en grève » en laissant s’installer des pathologies diverses.
Les textes anciens décrivent 7 étapes pour que la maladie s’installe :
- Le déséquilibre des doshas, mais il est encore possible d’agir pour le corriger.
- L’accumulation : la circulation d’énergie commence à être gênée par excès de toxines, provoquant la malnutrition des tissus périphériques.
- L’aggravation : l’accumulation devient plus importante, la circulation est totalement bloquée.
- La propagation : l’énergie ne pouvant plus circuler dans son canal habituel, emprunte d’autres circuits, emportant avec elle les toxines.
- La localisation le déséquilibre s’installe dans d’autres zones que la zone d’origine, et des signes avant-coureurs de la maladie apparaissent.
- C’est à l’étape de la manifestation qu’apparaissent les symptômes divers.
- A celle de la différentiation ou de la complication, ce symptômes dessinent le tableau d’une pathologie déterminée.
Ainsi, la médecine allopathique ne reconnaît la maladie que lorsque l’on atteint le 5ème stade, celui de la localisation! On comprend quel champ immense peut ouvrir l’Ayurveda en termes de connaissance de l’être humain, de prévention et de guérison. Il ne tient qu’à nous d’identifier les premières étapes, d’y faire barrage et d’agir avant que la maladie ne frappe! Cependant, l’Ayurveda ne traite pas toutes les maladies. En cas de maladies graves ou incurables, son objectif n’est pas forcément de guérir mais d’améliorer le bien-être et l’esprit positif du malade.
Les maladies karmiques :
Les indiens croient à la notion de karma et au concept des vies antérieures. Les maladies incurables sont considérées comme des maladies karmiques par l’Ayurveda, qui recommande de chercher des solutions plus subtiles que le recours à des remèdes, et conseille ce que l’on peut appeler le « management de la maladie ». En font partie la méditation, la prière, la répétition de mantras, les échanges avec des êtres exceptionnels ou l’intervention de guérisseurs qui connaissent ces aspects dans leur profondeur.
Kiran VYAS
Extrait de son livre Le grand guide de l’Ayurveda (Ed. Marabout)