Être ce que l’on est – Paul BEAUDRY
« Dans le monde du travail, les pressions nationales, sociales et familiales encouragent souvent la voie tracée d’avance, celle qui est acceptée et qui fait partie de la norme. Mais il n’y a rien d’aussi abrutissant pour un être humain que de s’engager dans un emploi parce que cela semble acceptable socialement.
Un être doit oser, s’il désire atteindre la pleine satisfaction de lui-même. Tout ce qui avilit l’être demeure l’ennemi de sa conscience. Plusieurs d’entre nous sont paralysés par une peur viscérale qui contraint leur pouvoir créateur et inhibe leurs aptitudes à découvrir qui ils sont et leurs talents spéciaux. Ne connaissons-nous pas le vieil adage qui dit : celui qui ose gagne?
Une aptitude, à quelque degré qu’elle soit, doit demeurer vivante et active sans quoi elle s’atrophiera jusqu’à son épuisement final. Tout ce qui est inutile à la nature décrépit et finalement disparaît. C’est pourquoi l’évolution exige d’actualiser et d’exploiter nos talents. Si quelqu’un réussit à mettre de l’avant ses talents innés, il contribue naturellement à l’épanouissement de l’ensemble. Or, il serait juste d’affirmer que notre épanouissement personnel nous aide tous collectivement. Ce qui se passe en nous se diffuse dans l’ensemble. Le service au bien commun commence avec nous-même. Se rendre service, c’est promouvoir ses talents, ses qualités, et ses aptitudes. Cela favorise notre développement personnel qui aboutira éventuellement sur l’éveil spirituel. La croissance d’un homme est celle de tous. Le service que l’on se rend à soi-même en étant authentique promeut la conscience de tous. Le microcosme influence le macrocosme.
Si nous ressentons au fond de notre coeur des talents de menuisier, d’artiste, d’orateur ou d’entrepreneur, mais que sommes confinés à un travail de bureau, il serait souhaitable de déployer le courage de vivre et d’aller de l’avant selon cette vérité enfouie en nous, mais combien vivante. Nombreux sont les êtres qui demeurent victimes de leurs insécurités et ne profitent pas de leurs talents naturels. Nous méritons tous d’être aussi fidèles à nous-mêmes qu’envers notre destinée ultime, celle d’expérimenter le dieu intérieur. Il demeure préférable de se fondre dans ce qu’il y a de plus fort en nous que de rester fidèle à une position sécuritaire, mais abrutissante. Nous ne pouvons bien sûr encourager la désobéissance face aux responsabilités familiales, ni favoriser la pauvreté, mais dans la mesure du possible, suivant notre situation professionnelle comme matérielle, il demeure hautement évolutif de suivre les conseils d’un coeur qui nous crie ses besoins d’expérimenter et de ventiler ses acquis.
La noble voie est une voie de coeur. Elle nous invite à vivre dans la vérité qui luit au fond de nous et qui nous appelle à l’aventure d’être authentiquement ce que l’on est. »
Paul BEAUDRY
Extrait de son livre LA NOBLE VOIE Les 4 clés de la sagesse (Ed. Octave)